Les Grandes Batailles de l'Islam : La bataille de Hattin

Publié le par Oussama

La bataille de Hattin (4 juillet 1187)

Le destin avait fait en sorte que Salâh Ad-Dîn (Saladin) brillât de mille feux sur le ciel du sixième siècle hégirien. Ses capacités et ses potentialités allaient surgir d’une manière époustouflante, si bien que par son œuvre, il allait devenir l’un des plus grands chefs d’État que le monde eût connus, l’un de ces chefs qui parviennent à modifier le cours de l’Histoire.

La mort de Nûr Ad-Dîn Mahmûd en 1174 constitua un tournant dans la vie de Salâh Ad-Dîn, car l’unité islamique - qu’était parvenu à construire le sublime héros Nûr Ad-Dîn Mahmûd - était dans une mauvaise passe et vivait au seuil de sa perte. Il n’y avait personne pour combler le vide laissé par Nûr Ad-Dîn et ce fut Salâh Ad-Dîn qui s’engagea à poursuivre le chemin initié par son prédécesseur et à renforcer les assises de l’unité islamique. La voie empruntée était difficile et l’espoir encore lointain.

La construction de l’unité islamique

Nûr Ad-Dîn mourut et laissa derrière lui un jeune fils d’à peine onze ans. Un conflit éclata alors entre les princes qui se disputaient la régence de l’État nûride. La situation en Syrie se détériorait inexorablement, bien que Salâh Ad-Dîn, en Égypte, suivait assidûment les événements. Il attendait en réalité que se présentât à lui l’occasion d’unifier le front islamique. Son attente ne dura pas longtemps puisqu’il fut promptement invité par un prince damascène à venir prendre la ville de Damas. Il se mit aussitôt en route pour être accueilli en grande pompe par les habitants. Il put ainsi mettre la main sur la ville et sa citadelle en 1174, après quoi il se dirigea vers Homs puis vers Hamâh pour les annexer également à son État. Il était à présent aux abords d’Alep qu’il tenta en vain de conquérir, après que les gouverneurs de la ville eurent fait appel à l’aide des Croisés. Salâh Ad-Dîn abandonna alors la ville, se promettant néanmoins d’y revenir plus tard. Huit années passèrent avant qu’il ne pût concrétiser sa promesse. Ce ne fut que le 12 juin 1183 qu’il put annexer Alep à son État. C’était une étape décisive dans la construction d’un front islamique uni face à la menace croisée.

Pour achever l’unification des Musulmans, il ne restait plus devant Salâh Ad-Dîn que la ville de Mossoul, qu’il assiégea d’ailleurs à plusieurs reprises jusqu’à la signature du traité de paix, en 1186, avec le gouverneur de la ville `Izz Ad-Dîn Mas`ûd.

Le front croisé

Durant la période au cours de laquelle Salâh Ad-Dîn œuvrait pour redonner vie à l’État islamique unifié et pour se préparer à lancer le jihâd contre l’ennemi croisé, il avait signé une trêve de quatre ans avec ce dernier. Il voulait ainsi se consacrer entièrement à la gestion de son pays et à la remise en ordre de sa situation auparavant délabrée.

Cependant, par sa stupidité, Renaud de Châtillon, le Seigneur de Kérak, empêcha les Croisés de profiter de cette trêve qu’ils avaient signée. Il commit une erreur monumentale, en dénonçant la trêve, en reprenant les armes et en s’attaquant ouvertement à une caravane commerciale qui se rendait d’Égypte à Damas. Il captura les commerçants et les caravaniers et les emprisonna dans la citadelle de Kérak.

Salâh Ad-Dîn essaya de se montrer patient : il envoya un message d’indignation à Renaud de Châtillon dans lequel il le menaçait si les biens de la caravane n’étaient pas restitués et les prisonniers libérés. Mais au lieu de répondre à l’appel, Renaud, enorgueilli par sa force, répondit avec mépris aux émissaires de Salâh Ad-Dîn : « Demandez à votre Muhammad (le Prophète) de venir vous sauver ! »

Le Roi de Jérusalem, Guy de Lusignan, tenta en vain de contenir la grave crise dans laquelle Renaud de Châtillon avait placé les Croisés. Mais ce dernier persista dans son refus de rendre les biens de la caravane et de libérer les prisonniers. Tout allait pour le mal chez les Croisés, d’autant plus que Salâh Ad-Dîn ne voyait plus d’autre issue que la guerre et la vengeance.

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Publié dans Séries

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